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Innamoramento

7 février 2006

Mylène par Véro

myl_ne_002bAvant que l'ombre ne t'atteigne,
Fragile poupée de porcelaine,
Fais-nous encore rêver et saigne,
Sur le papier, tes mots, Mylène !

Avant que l'ombre, sur tes paupières,
Ne pose sa tristesse, sa langueur,
Souris encore, Mylène, altière
Princesse de sang et de douleur !

Après que la lumière, le feu,
N'ait embrasé ton corps, ton âme,
Continue, Mylène, même par jeu,
A nous chavirer, grande Dame !

 

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28 janvier 2006

Apparition

myl_ne_03Il faisait frais mais beau et je décidais de couper par les allées du parc. Alors qu’en week-end ce lieu grouillait de promeneurs, je savais qu’à cette heure de la journée, j’allais y trouver le calme.

J’avançais d’un pas tranquille lorsque j’eus l’impression d’entendre, derrière moi, quelqu’un qui sanglotait. Je me retournais.

Comment avais-je pu passer à côté d’elle sans la voir, assise sur le banc, la tête dans les mains ?

J’hésitais à l’approcher mais j’étais comme attiré vers elle. Et puis, qu’est ce que je risquais ? Qu’elle m’envoie balader ? Bah ! Et alors ?

Je lui demandais timidement si je pouvais l’aider. Elle eut un mouvement à peine perceptible qui m’indiqua qu’elle était consciente de ma présence mais elle resta prostrée.

Elle portait une simple robe blanche. Comme elle ne semblait pas disposée à me repousser, je m’enhardis à déposer mon manteau sur ses épaules.

Alors, elle leva son visage vers moi. Curieusement, celui-ci ne portait aucune trace du chagrin qui accablait cette superbe femme quelques instants auparavant. Elle semblait sereine. Son regard était à la fois doux et profond. Il se fit suppliant alors qu’elle dit :

« Dis-leur que je pense à eux,
« Dis-leur que je ne pense qu’à eux,
« Dis-leur que mon Amour est intact, mais que j’ai peur,
« Dis-leur que j’ai peur de les décevoir,
« Dis-leur que je me cache mais ne me dérobe pas,
« Dis-leur que mon Amour est si fort que je ne peux l’exprimer,
« Dis-leur que mon Amour est si fort que je reviendrai leur dire,
« Dis-leur que je comprends leur impatience,
« Dis-leur que leur fidélité est dans mon cœur,
« Dis-leur que je les aime ».

Elle se tut et baissa les paupières par deux fois. Je compris et, à mon tour, je fermai les yeux, un instant. Lorsque je les ouvris, elle avait disparu.

Je ramassai mon manteau, resté sur le banc. Je ne l’ai pas cherchée dans le parc, c’était inutile ! L’Ange s’était envolé…

26 janvier 2006

Rêve

myl_ne_02J’entrai dans le café où j’avais mes habitudes. Je saluai le patron qui me dit : « Tiens ! Tu tombes bien ! Aujourd’hui nous avons des clients de marque ».

Des yeux, je parcourus la salle pour me raidir soudain. Elle était là, dans le fond, assise à converser avec des gens que je ne vis pas. Elle dut se sentir observée et tourna son visage vers moi. Contre toute attente, elle me sourit.

Comme je continuais à la regarder fixement, d’un air probablement hébété, elle me fit signe de la rejoindre. J’avançais, d’une démarche hésitante. Elle se leva pour venir à ma rencontre. Elle était vêtue simplement d’un manteau marron ouvert sur une robe noire. Elle était belle !

Lorsque je fus en face d’elle, elle me tendit une main que je saisis pour la serrer avec ferveur. Elle souriait. Il fallait que je dise quelque chose. Alors, j’ai balbutié : « Mylène, tu…, Mylène,…, vous… ». Son sourire s’accentua et elle parla : « Oui, je sais, on me l’a déjà dit.».

Je serrais toujours sa main dans la mienne, peut-être un peu fort. « Mylène….., Mylène, tu……… ». Je la regardais avec intensité, j’étais incapable d’en dire plus. Elle parla encore: « Oui, je sais, tu me l’as déjà dit ».

Alors, elle s’approcha de moi pour poser ses lèvres sur ma joue. Elle sourit encore. J’ouvris la bouche mais aucun son n’en sortit. Alors, elle retira sa main que je laissais glisser dans la mienne, elle se détourna pour repartir vers la table d’une démarche aérienne.

Je pensais : « C’est trop bête, elle est là, tu as tant à lui dire ! ». Je fis un pas en avant. Dans un éclair de lucidité, je retins cet élan. Je pris conscience que j’allais l’ennuyer, la désobliger. Et puis, …je lui avais tout dit. Ce que j'avais à lui dire, elle l'avait lu dans mes yeux.

Lorsque je m’éveillais, le matin, le café était fermé, l’Ange s’était envolé.

Plus tard, lorsque l’on me demanda si j’avais bien dormi, je répondis : «Dormi, mais non, j’ai rencontré…. Euh ! Oh, oui ! J’ai bien dormi ! ».

Tout à l’heure, je me suis arrêté devant un miroir pour contempler le plus bel autographe du monde. Il est là, sur ma joue, pour toujours, invisible. Oh, oui ! J’ai bien dormi…..

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